Le blog de la Guilde des Plumes

Être plume : entre ombre et lumière

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Plumes, voilà une appellation qui peut évoquer, selon vos références, l’ornithologie ou le monde du spectacle, pourtant, ici, il s’agit d’écriture. Ce sont, en bon français, les équivalents des speechwritersanglo-saxons.

Plume, un métier méconnu

  • Je suis plume.
  • Vous êtes quoi ?

Pas facile de définir un métier (ou une fonction) si peu connue, si peu valorisée en France. Être plume, c’est quoi ?

Être plume, c’est d’abord écrire. Ecrire pour quelqu’un d’autre. Et le plus souvent, le métier de plume définit ceux qui écrivent pour d’autres qui parlent : discours, conférences, ou toute prise de parole à enjeu. Pour des présidents, des ministres, des chefs d’entreprise ou d’organisation, des élus locaux…

On n’est pas seulement « plume », on est « plume de… ». On propose à quelqu’un qui a une audience, un public, et pas forcément le temps, ou parfois pas forcément la compétence d’écrire pour être compris et convaincant à l’oral.

  • Plume, c’est un peu comme « nègre », donc…

Disons que la plume, en anglais « speechwriter », est un spécialiste de la préparation des prises de parole. Il est rarement cité. Il apparaît rarement en tant que tel dans les organigrammes. Et, dans notre pays si féru de culture littéraire, ce n’est que récemment que certains d’entre eux ont décidé d’en revendiquer l’appellation.

Un métier de l’ombre… qui gagne à être connu. Mais qui connaît les plumes, à part ceux qui font appel à elles ? C’est là que réside l’intérêt et la saveur du métier : cette relation si particulière entre celui, celle, qui écrit et celui, ou celle, qui va dire le texte.

Écrire pour quelqu’un, pour le mettre en lumière

Dans la longue page de définition du mot « plume » à travers l’histoire du Centre national de ressources textuelles et lexicales, on ne trouve qu’en fin de liste, et en tant qu’usage métonymique, la mention des « (hommes/gens) qui fait/font profession d’écrire ou dont le travail consiste à faire des écritures. » Puis, comme usage « rare », « celui qui écrit au nom d’une collectivité. »

Et si nous revenions à la première définition du mot « plume » ? En termes d’anatomie, la plume est un :

« Appendice tégumentaire, se composant généralement d’un tuyau épais, prolongé par une tige effilée, garnie de barbes latérales, et qui, recouvrant l’oiseau en grand nombre, le protège et lui permet de voler. »

Oui, la plume sert à cela : offrir à son « boss » la sécurité d’un texte travaillé pour l’occasion, qui tient compte de la circonstance et du public. Elle lui permet de prendre un envol, lyrique ou pas, mais en tout cas de briller. Non comme une étoile lointaine mais comme un soleil familier qui touche, de ses rayons, au bon endroit. Au bon moment.