Le blog de la Guilde des Plumes

Ingrid Leduc interviewée par Entourages, la Lettre des métiers politiques

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“Les plumes sortent (un peu) de l’ombre”, c’est le titre qui a été donné par Fabrice Pozzoli-Montenay à son interview de notre présidente Ingrid Leduc.
Si leur activités s’étendent à bien d’autres domaines, les plumes viennent souvent de la politique et ont gardé des attaches dans cet univers. C’est donc tout naturellement qu’Entourages s’est tourné vers la Guilde puisque beaucoup de lectrices et lecteurs d’Entourages ont été, sont ou seront plumes à leur tour.

 

La Guilde des Plumes compte dans ses rangs des profils très différents : politiques, littéraires, parfois communicants, travaillant pour des élus, commepour des dirigeants d’entreprise ; quels sont les domaines les plus présents dans votre association ?

Nous avons voulu un espace de partage, d’émulation, et nous accueillons des plumes d’horizons très divers. Nous avons toujours revendiqué d’être une structure apolitique, ouverte, pour partager autour des enjeux d’un métier, qui peut revêtir différentes facettes. Nous comptons aujourd’hui plus d’une centaine de membres.

Certaines plumes ont un parcours politique, en cabinet, en collectivités, ou autres ; d’autres sont freelance ; mais ce ne sont pas des parcours homogènes, et on navigue souvent entre différentes facettes du métier. Beaucoup de gens sont en transition : vers des métiers plus politiques, et ont adhéré pour pouvoir échanger avec des personnes en poste, ou qui l’ont été, pour rebondir. D’autres sortent d’un métier politique et veulent se mettre à leur compte, pour travailler aussi avec le secteur privé.

Beaucoup de plumes ne le seront pas toute leur carrière, on navigue souvent entre différents espaces, il y a un aspect « passerelle » : des plumes qui ont un parcours politique vont passer dans le privé, parfois vers le journalisme, ce qui vient un peu brouiller les pistes. Il n’y a pas que des gens qui ont fait SciencesPo !

 

La mission de la Guilde est de « faire connaitre et reconnaitre le métier de plume, en proposant un espace d’ouverture, d’entraide, d’inspiration autour de l’amour des mots pour créer un mode commun ». Comment, concrètement, faire mieux connaître votre travail ?

“Plume” est un métier qui reste encore dans l’ombre. Mais je vois affluer de plus en plus de demandes d’interviews ; plus de plumes prennent la parole dans la presse…

Elles sortent un peu de l’ombre, mais c’est progressif. Et c’est le travail de chacun d’apprendre à expliquer son métier à et le faire savoir. Il est plus compliqué d’expliquer ce qu’est une plume qu’un professeur !

Comme nous sommes identifiés sur ces sujets, des acteurs politiques, économiques s’adressent à nous, et nous relayons, c’est aussi notre rôle. Nous avons un fil dédié sur Telegram pour nos adhérents, sur lequel nous diffusons des annonces. Laurent Jauffret, notre délégué général, passe aussi du temps sur ce sujet.

 

A l’heure des réseaux sociaux, comment les plumes adaptent-elles leur écriture à différents formats ?

Beaucoup de plumes ont intégré l’impact des réseaux sociaux, et nous travaillons l’art du discours, au sens large, pour différents canaux. Une partie de nos adhérents travaille pour des dirigeants, pour des prises de parole publique, avec des posts LinkedIn par exemple.

C’est même devenu un sujet récurrent. LinkedIn est un medium il faut être, y avoir une prise de parole quand on dirige une entreprise ou une structure, et cette parole répond à un certains nombre de codes.

 

Est-ce que vous faites des formations, des échanges sur ce type de travaux ?

Nous proposons des rendez-vous réguliers, à travers notre conférence d’automne, et des ateliers, une intervention pratique, des visioconférences chaque mois, un format podcast filmé en direct qui s’appelle « Grand angle ». Nous abordons des sujets pratiques : écriture de discours pour des élus, comment utiliser l’IA, quels outils… de façon participative, avec des intervenants, et chacun peut peut partager ses pratiques et ses conseils. Nos visios s’inscrivent dans une dynamique de formation, mais nous réfléchissons à avoir des rendez vous plus structurés, peut être in situ, avec un format différent.

 

Quels sont vos projets à moyen et long terme ?

Assurer la pérennité de l’association, qui repose sur le bénévolat. Continuer à structurer les choses, avoir de la régularité, de la visibilité dans nos activités. Nous avons lancé ce podcast mensuel « Grand Angle ». Avoir une présence régulière dans nos visios, beaucoup de nos membres ne sont pas à Paris. Avoir des cafés, toujours notre conférence d’automne, nous organisons une retraite d’écriture pour la troisième année, en Bretagne cette année. La boucle Telegram fonctionne très bien, c’est un lieu informel chacun peut solliciter un conseil, un échange, poser des questions.

L’IA est un des grands sujets du moment, on s’en empare, avec l’idée de ne pas ignorer ce nouvel outil et voir en quoi il peut servir nos usages, nos perspectives, nos métiers, et regarder cela avec un esprit critique. Nous ne voulons pas avoir une approche binaire.

 

Propos recueillis par Fabrice Pozzoli-Montenay – Entourages N° 174 du 18 avril 2025


Qu’est-ce qu’ Entourages ?

“Entourages” s’adresse à tous ceux qui accompagnent les hommes et femmes politiques : directeurs et chefs de cabinet, assistants parlementaires, responsables de campagne, conseillers communication ou presse, techniciens web ou data, juristes, étudiants en affaires publiques…

Les outils technologiques se sont complexifiés, les sources d’information et d’influence se multiplient, et demandent des compétences nouvelles. La longévité ou le militantisme ne suffisent plus. L’entourage d’un politique doit être professionnel, sans quoi le/la politique subira les conséquences de choix hasardeux.

Pour suivre cette génération politique, nous proposons un média d’information, d’accompagnement, qui fournit des pistes et témoignages sur les pratiques, les profils, les carrières, les règles juridiques et déontologiques de ces “métiers politiques”.

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